Réflexion sur le pouvoir de la langue, et de la langue française ,
Il est important de considérer qu’en principe, nous voulons le meilleur pour nous- même, pour notre bien- être et notre épanouissement. C’est d’ailleurs la base pour pouvoir être en respect, en entente et en harmonie avec les autres.
C’est pourquoi, j'ai tendance à me soustraire des « valeurs « de la société d’aujourd’hui.
Nous vivons, en effet, dans un monde qui devient de plus en plus inquiétant, avec la barbarie qui dernièrement s’est beaucoup trop exprimée.
Quand des extrêmes apparaissent ainsi, il existe toujours une cause, un mal-être profond qui touche aussi les jeunes.
On peut s’interroger sur leur conduite et leur crime. Évidemment , c’est un cri de désespoir qu’ils lancent. Avec les événements dramatiques qui s’accumulent, on a affaire à des jeunes totalement perdus et en détresse.
C’est là, où je me dis qu’il y a dans notre société un sérieux problème de langage, de communication. Un cruel manque d’échange.
Est ce que nous ne savons plus parler? Est ce que nous ne savons plus communiquer?
C’est pourquoi, mon métier consiste à défendre le langage, et à défendre la chère langue natale, la langue française.
Avant tout, ne l’oublions pas, nous sommes des êtres de parole.
C’est avec les mots que nous adressaient nos parents enfant que nous avons grandi et forgé notre personnalité.
Si la parole a manqué, ou si les paroles ont été dures et injustes, voire violente, l’enfant a grandi avec des blessures, et a développé une mauvaise estime de lui.
Dans une véritable communication, surtout entre parents responsables de leurs enfants, on doit s’attendre à des mots indulgents, des mots d’amitié et d’amour. Mais les parents portent en eux-mêmes leurs propres blessures, qui entraînent des maladresses, et ils blessent à leur tour leurs enfants, et quelquefois cela va beaucoup trop loin.
C’est un cercle vicieux et non vertueux.
Il est grand temps que les adultes de cette société se responsabilisent vraiment auprès de leurs enfants. Sinon, c’est simple, on ne fait pas d’enfants.
Voilà où nous a conduits l’éducation de travers à tous les niveaux. Avouons-le: nous vivons dans une société malade.
Je suis professeur de Français, et fière de l’être. C’est ma mission de l’enseigner, pour sa beauté, mais aussi pour sa richesse qui permet une expression variée.
Il est grand temps de développer le meilleur en nous. Chaque jour nous est donné pour apprendre et nous ouvrir davantage. Même les expériences négatives sont des passerelles d’apprentissage pour mieux nous conduire après.
Je défends la langue française pour que nous communiquions mieux entre nous avec les nuances, les subtilités, un vocabulaire varié.
Quand les jeunes n’ont pas les mots pour se dire, ils développent de la frustration. Quoi de pire que de sentir enfermé dans une prison de silence? C’est ainsi que certains passages à l’acte dangereux pour la vie d’autrui se produisent.
Parler français, c’est jouer! Jouer avec les mots, avec l’intonation, avec la prononciation française tout à fait humique. On peut jouer le jeu de l’élégance, autant que le font nos chers comédiens au théâtre. On peut jouer encore le jeu de la subtilité, afin d’exprimer les moindres nuances. Plus nous nous exprimons de façon précise et adaptée, mieux nous communiquons entre nous, et plus nous sommes heureux. La communication est alors riche, et elle nous rend bien plus heureux.
Aujourd’hui, je suis ravie d’écrire cet article. Il sort un peu du seul cercle de la langue, mais il lui est, je trouve, directement, relié.
Belle richesse avec les mots, pour plus de bonheur!
Isabelle Dupond